Convention Collective de la métallurgie : où en est-on ?

Convention Collective de la métallurgie : où en est-on ?

Après plusieurs années de négociations, l’UIMM et trois organisations syndicales représentatives de branche (CFDT, CFE-CGC et FO) ont signé le 7 février 2022 la nouvelle convention collective de la métallurgie, applicable à compter du 1er janvier 2024. Les entreprises avaient alors 23 mois pour la mettre en place.

A 10 mois de la date fatidique où en est-on de la mise en place de la convention collective de la métallurgie ?

Convention collective de la métallurgie : une redéfinition de tous les domaines

La nouvelle convention collective de la métallurgie redéfinit tous les domaines :

• Contrat de travail (ancienneté, période d’essai, congés payés…)
• Durée du travail (durées maximales, heures supplémentaires, CET, astreinte…)
• Rémunération (nouveaux salaires minimums hiérarchiques, travail de nuit, alternants)
• Et enfin une nouvelle classification.

La nouvelle classification des emplois ne concerne que 13 pages sur les 228 de la nouvelle convention collective de la métallurgie. Il s’agit pour autant de la plus grosse partie du travail à faire dans la mise en place de cette nouvelle convention collective.

Les principes clés de la mise en place de la nouvelle classification

Mettre en place cette nouvelle classification des emplois implique tout d’abord d’identifier, de recenser les emplois existants. Pour ces emplois il est nécessaire d’établir le niveau de différenciation requis si l’emploi est tenu par plusieurs salariés. Font-ils tous les même chose où certains sont-ils plus autonomes que d’autres ? Ont-ils tous les mêmes missions générales où certains ont-ils des missions différentes tout aussi importantes ? Bref identifier les emplois et les niveaux demande de se pencher sérieusement sur le sujet et nous n’en sommes qu’à la première étape.

Puis vient le temps de décrire les emplois, formaliser les contenus au travers des activités significatives de l’emploi. Une fois les emplois décrits et validés il est alors temps de les coter, c’est à dire de les évaluer selon les 6 critères du référentiel d’analyse de la convention collective de la métallurgie.

Où en sont les entreprises dans la mise en place ?

Certaines très grosses entreprises de la métallurgie ont commencé à travailler dès la signature de la nouvelle convention. Elles ont ainsi bien avancé sur la mise en place de la nouvelle classification avec pour certaines déjà un début de communication vers les salariés de leurs fiches emploi.

D’autres font actuellement le travail en se rendant parfois compte du temps que cela prend de rédiger des fiches emplois cohérentes avec ce que l’on souhaite faire apparaître. Ainsi un client me disait l’autre jour : « Rencontrer les managers pour décrire au plus près les emplois, rédiger, revenir vers eux, se challenger entre nous pour être cohérent c‘est beaucoup de temps. Et pourtant ces itérations sont nécessaires pour que la classification des emplois soit correcte, robuste et équitable. »

D’autres enfin n’ont cependant pas encore ouvert cette page de la nouvelle convention collective. Bon nombre d’entreprises se demandent par quel bout commencer. Alors que les UIMM territoriaux accompagnent les entreprises pour les former sur la nouvelle convention collective, il s’agit bien maintenant de trouver le temps nécessaire à la rédaction des emplois par ces entreprises. En effet, s’il reste 10 mois pour une mise en œuvre opérationnelle au 1er janvier, il devient tout de même urgent de se pencher sur le sujet et même de se l’approprier pour ne pas être dépassé par le calendrier.

Et le reste de la convention collective de la métallurgie alors ?

Néanmoins, la mise en place de la classification ne fera pas tout. Celle ci ne concerne que 13 des 228 pages de la convention de la métallurgie. Les autres sujets peuvent tout autant bouleverser les pratiques dans les entreprises. Il est donc absolument nécessaire de commencer également à traiter tous ces autres points relatifs à la durée du travail, les contrats de travail, la rémunération…

Un dernier sujet à ne pas oublier, un sujet qui peut prendre plus de temps et d’argent qu’on ne l’imagine à première vue : la mise à jour du SIRH.

Vous êtes DRH d‘une entreprise de la métallurgie ? Où en êtes-vous sur la mise en œuvre de la convention collective ?